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03/11/2011

Le bus de Rosa (un album que j'ai traduit de l'italien) : critique d'Ariane Tapinos de la librairie Comptines

Le bus de Rosa, Fabrizio silei, Maurizio A. C. Quarello, Editions Sarbacane, Ségrégation raciale, Barak Obama, Martin Luther King, Rosa Parks

Le Bus de Rosa de Fabrizio Silei et Maurizio A. C. Quarello

Traduit de l’italien par Didier Zanon et Emmanuelle Beulque
Éd. Sarbacane en partenariat avec Amnesty International
octobre 2011 - 14,90€

Quand, après un long voyage en bus, son grand-père l'emmène au musée Henry-Ford de Détroit, Ben est un peu étonné mais plutôt ravi à l’idée de découvrir les voitures qui ont fait la célébrité du grand industriel. Il est en revanche franchement surpris lorsque son grand-père, les larmes aux yeux, le fait monter et assoir dans un vieil autobus. Puis son grand-père lui raconte comment, le 1er décembre 1955, dans une Amérique raciste et violente, il a été témoin de l’incroyable geste de volonté et de courage de Rosa Parks, une femme noire de quarante-deux ans, qui allait changer le cours de l’Histoire. 

Depuis quelques années, plusieurs ouvrages (albums, romans historiques, documentaires) ont relaté, à partir du geste de Rosa Parks, la lutte pour l’égalité des droits des Noirs aux États-Unis mais ces précédents n’enlèvent rien à l’intérêt de cet album. D’abord parce que les images sont magnifiques – entre couleurs chaudes pour les scènes contemporaines et toutes les teintes de gris pour les flashbacks – aussi parce que le récit de ce grand-père, qui transmet à son petit-fils la grande Histoire et son histoire à lui, est tout aussi beau. Ce grand-père raconte le courage de Rosa et celui qui lui a manqué, à lui qui, assis à côté d’elle, s’est levé dès que le chauffeur blanc lui en a aboyé l’ordre.

Lui transmettre ces deux histoire entremêlées est un acte de courage et d’amour et aussi la meilleure manière de lui faire percevoir l’injustice et la peur dans lesquelles vivaient les Noirs américains jusque dans les années 60. 

L’album se termine sur un clin d’œil émouvant: pendant que Ben savoure une coupe de glace, son grand-père contemple sur la première page d’un journal «la photo d’un homme. […] la même couleur de peau et les mêmes grands yeux que ceux de Rosa»… Un homme aujourd’hui président des États-Unis. 

Ariane Tapinos (octobre 2011)

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